Le retrait (exérèse) des implants mammaires et capsulectomie totale
Le choix de retirer ses implants mammaires est souvent une décision personnelle et peut être justifié par plusieurs facteurs. Notons que les raisons les plus communes sont souvent dues à une prise de poids, la ménopause, les grossesses, un inconfort, la rupture d’un implant mammaire ou une complication post-chirurgicale. Le remplacement des implants n’est certes obligatoire et il est tout à fait possible d’avoir recours à l’exérèse (retrait) des implants.
Les techniques opératoires
Lors de l’examen physique avec la patiente, le chirurgien déterminera la meilleure technique opératoire en fonction de plusieurs facteurs. Généralement, l’incision pour l’exérèse des implants est la même que lors de l’augmentation mammaire initiale.
Par voie axillaire par endoscopie :
Pour les patientes ayant bénéficié de l’augmentation mammaire avec des implants mammaires au salin physiologique (eau saline) par voie axillaire (par l’aisselle), il est possible grâce à l’endoscopie de retirer les implants par la même incision. L’intervention nécessite pratiquement le même temps opératoire que lors de l’addition mammaire initiale et est pratiquée sous anesthésie générale. Les patientes retournent à leurs activités normales rapidement après la chirurgie, puisque très peu d’inconfort est ressenti suite à ce genre de procédure.
Par le pli inframammaire :
Lorsque la patiente a déjà une cicatrice dans le pli inframammaire (en dessous du sein), l’incision sera la même pour l’exérèse et peut être pratiquée sous anesthésie locale avec sédation (mitigée) ou sous anesthésie générale.
Capsulectomie totale (en bloc) :
La capsulectomie est une chirurgie qui vise à enlever la capsule fibreuse (enveloppe cicatricielle) qui se forme naturellement autour des implants mammaires. La capsulectomie totale est recommandée généralement lorsque la patiente a des implants mammaires de silicone ou au gel de silicone cohésif, des implants à surface texturée, ou lorsque la patiente présente les signes du BII (Breast Implants Illness).
Pour les implants au salin physiologique, la capsule fibreuse autour des implants mammaires (tissu cicatriciel), est habituellement de nature normale (mince, translucide et non-calcifiée), donc la capsulectomie totale ne sera pas nécessairement indiquée. Par ailleurs, si la patiente présente une contracture de la capsule fibreuse à répétition, l’enveloppe cicatricielle sera généralement très épaisse et opaque et la capsulectomie totale sera alors envisageable.
En ce qui concerne les implants de silicone ou au gel de silicone cohésif, ainsi que tous les implants à surface texturée, au fil du temps, il peut s’installer une inflammation chronique de la capsule fibreuse, qui devient éventuellement calcifiée (formation d’os). Cette calcification de la capsule fibreuse serait due à la fuite du gel de silicone à travers la paroi de l’implant (transpiration). Une fois que la capsule fibreuse calcifiée a été complètement retirée, nous pouvons choisir de remplacer ou non les implants mammaires. Dans certain cas, les patientes préfèrent l’exérèse des implants, plutôt qu’un remplacement des prothèses mammaires, cela reste un choix personnel. Dans le cas d’un remplacement des implants mammaires, cela se fait habituellement avec des implants au salin physiologique dans l’espace rétropectoral.
Cette chirurgie est une intervention de précision et nécessite un temps opératoire d’environ 3 à 4 heures sous anesthésie générale. Le type d’incision idéale pour cette procédure se trouve à être au niveau du pli inframammaire. En enlevant l’enveloppe cicatricielle et l’implant mammaire, nous diminuons les risques d’une réapparition d’une contracture de la capsule fibreuse.
Les conséquences de la rupture d’un implant mammaire au gel de silicone ne sont pas tout à fait connues puisque les études sont en cours. On a cependant signalé des cas de fuite de gel de silicone vers le thorax, l’aisselle, la partie supérieure de l’abdomen, le bras et l’aine. Des études ont démontré la présence de gel de silicone. On a aussi signalé des cas où le gel de silicone avait migré vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle et avait causé une lymphadénopathie, même s’il n’y avait aucun signe de rupture.

Les conséquences possibles d’une fuite de gel de silicone sont les suivantes : apparition de granulomes, dégénérescence des tissus en contact direct avec le gel de silicone, l’Induration des tissus mammaires, le changement de taille ou de forme du sein, des douleurs et la calcification de la capsule fibreuse.
Bien entendu, lors d’un bris d’un implant de silicone, il va de soi que je procède aussi à la capsultectomie totale.
